Retour sur la résidence d’Acting for Climate au Campus.

Les murs du Fort ont eu le privilège d’accueillir les artistes d’Acting for Climate pour la création de leur prochain spectacle « Qu’est-ce que j’en ferais ». Au fil de cette entrevue, Nathan Biggs Penton et Fernando González nous plongent dans leur processus créatif, le rôle des arts dans la transition et ce qu’aborde leur prochaine création. Une belle immersion dans leur univers engagé et engageant.


• Pouvez-vous, en quelques mots, décrire la mission d’Acting for Climate ? 

Acting for Climate Montréal a comme mission de créer des spectacles qui se veulent engagés d’un point de vue social et environnemental, en appliquant de nouvelles normes de création et de tournée écoresponsables.

Le but de la compagnie est d’inspirer les spectateur.rice.s et artistes à se mettre en action pour un futur durable.

Bien plus que la carboneutralité, la durabilité intègre, pour nous, autant l'environnement que nos relations humaines, nos manières de communiquer, la charge de travail quotidienne et d'autres problématiques environnementales et sociales de notre époque.

• Comment abordez-vous la transition socioécologique dans vos créations artistiques ?

La création artistique c’est des rencontres, c'est savoir se rendre vulnérable pour pouvoir accéder à une sensibilité collective, partager des visions, célébrer les différences, trouver des concessions, construire des rapports horizontaux, créer des dialogues et ultimement vouloir s’approcher d’une compréhension du monde dans sa complexité. La quête de chacun de ces éléments est ce qui, selon nous, apporte un sens et une pertinence à nos projets.

Nous sommes plusieurs créatures présentes sur scène ayant chacune nos propres intérêts. Le fil rouge entre tous ces intérêts c'est la mission de la compagnie. Cette mission, toujours ouverte, nous guide dans une même direction : créer de l’art et des rencontres qui interrogent les normes d’aujourd’hui avec le but d’avancer vers un futur plus respectueux, juste et durable pour toustes.

Plusieurs thématiques se retrouvent alors dans nos créations : la connexion avec la nature, l'entraide, la question des normes, des genres, les dynamiques de pouvoir colonialiste, le cirque d’introverti.e.s, etc.

Nous voulons connecter, en toute bienveillance, avec nos publics émotionnellement et encourager alors des dialogues entre eux et nous sur ces grands sujets.

Quelles étaient vos intentions en venant faire votre résidence au Campus ?

Durant notre présence ce printemps au Campus, nous avons travaillé sur l’exploration et l'écriture de notre nouvelle création « Qu’est-ce que j’en ferais » qui aborde les dynamiques de pouvoir (néo)coloniaux avec nos expériences et perspectives circassiennes. Nous avons vite constaté que le lieu, calme et vaste, nous soutenait dans nos réflexions et nos questionnements. Notre objectif était de nous laisser emporter par les objets de nos quêtes; 50 trappes à souris, 3 sections de linoléum noir et blanc, et nos corps circassiens, et d’observer ce qui émerge pour sculpter un spectacle.

• Un des principes directeurs du Campus est de revoir notre rapport au temps, comment vous positionnez-vous sur ce sujet ? Est-ce qu'il fait partie de votre processus artistique ?

Un de nos axes de création est: comment nos territoires natifs (Chili et États-Unis) influencent nos approches et pratiques face à ces questions. Dans nos histoires personnelles, il y a nombreuses expériences de dynamiques de pouvoir qu’on utilise comme fondation pour nos questionnements. Pour parler de (néo)colonialisme nous avons oscillé alors entre l'histoire, le présent et le futur.

Dans notre processus créatif, nous travaillons avec un rapport au temps anticapitaliste où l’acte de créer et DE réfléchir est bien plus important que d’arriver à un résultat rapidement. C’est souvent cet acte de se poser et de prendre le temps qui nous apporte les richesses de cette création.

• Enfin, quelle est votre actualité cet été ?

Cet été nous sommes en pause de la création de « Qu’est-ce que j’en ferais » pour aller nous ressourcer dans d’autres projets, et nous serons de retour en création en septembre.

Acting for Climate Montréal continuera de jouer ses spectacles Branché, à Montréal au mois d'août et au festival de Fringe, ainsi qu’à Avignon et Edimbourg entre mi-juin et fin août.

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